Le Canada interdit les adoptions en provenance de pays musulmans !

11:34 - February 12, 2024
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IQNA-Lorsque la sœur de Jameela Quadeer est décédée en 2012, cette dernière et son mari Ahmed ont pris en charge ses trois enfants. Cependant, cette Canadienne d'origine pakistanaise, mère de cinq enfants, n'a pas vu ses enfants adoptifs depuis plus de six ans en raison d'une interdiction réactionnaire des adoptions islamiques, maintenue par les gouvernements conservateurs fédéraux et les gouvernements libéraux soutenus par le Nouveau Parti démocratique au cours de la dernière décennie.

Il y a cinq ans, alors que le couple vivait au Pakistan, un tribunal a accordé à Quadeer le droit d'adopter en vertu de la charia, appelée kafala. Cette pratique reconnaît les parents adoptifs dans la plupart des 49 pays à majorité musulmane du monde par le biais de la tutelle, un principe islamique largement symbolique qui maintient le lien entre les enfants adoptés et leurs parents biologiques. Le gouvernement fédéral soutient avec arrogance que la kafala n'est pas reconnue par le droit canadien parce qu'elle ne rompt pas les liens juridiques entre les enfants adoptés et leurs parents biologiques, comme c'est le cas pour les adoptions canadiennes.

Quadeer conteste l'interdiction devant la Cour suprême du Canada, son avocat faisant valoir que l'interdiction des adoptions musulmanes est à la fois discriminatoire et inconstitutionnelle. Elle contrevient à l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantit apparemment certaines protections, notamment contre la discrimination fondée sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur de peau ou la religion.


Dans une interview émouvante accordée à CBC News, Quadeer a déclaré que si ses enfants adoptifs étaient réunis avec elle, « j'aurais l'impression d'avoir atteint le paradis sur terre ». Son cas pourrait être entendu dès le mois d'avril.

Le Canada est le seul pays à se cacher cyniquement derrière l'écran de fumée de la convention de La Haye et de son prétendu engagement à garantir la sécurité des enfants dans les adoptions internationales pour justifier son interdiction xénophobe. De nombreux autres signataires de la convention, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie, continuent d'autoriser les adoptions en provenance du Pakistan, en dépit de leurs politiques anti-immigration odieuses.

Le soutien continu du gouvernement fédéral à l'interdiction d'adoption antimusulmane s'inscrit dans le cadre d'une attaque plus large contre les droits sociaux et démocratiques fondamentaux de la classe ouvrière canadienne. Depuis des décennies, l'ensemble de l'échiquier politique s'est orienté vers la droite, adoptant des mesures de plus en plus autoritaires autrefois associées à l'extrême droite. Ce programme est conçu pour intimider et repousser l'opposition populaire à l'austérité économique et à la guerre impérialiste.

En 2006, Stephen Harper et son gouvernement conservateur de droite dure sont arrivés au pouvoir avec un programme réactionnaire d'austérité économique accrue, de renforcement de l'appareil de sécurité nationale au nom d'une « guerre contre le terrorisme » inventée de toutes pièces pour légitimer la participation du Canada aux guerres d'agression menées par les États-Unis, et d'attaques contre les droits démocratiques dans le pays.

L'interdiction d'adoption a été brusquement imposée en 2013 dans le cadre des efforts du gouvernement pour dépeindre les immigrants comme une menace ou au moins une menace potentielle pour les « valeurs canadiennes » et ainsi fomenter une atmosphère de préjugés dans la classe ouvrière qui monterait les travailleurs les uns contre les autres et les rendrait plus vulnérables aux attaques dirigées par l'État contre le niveau de vie.

wsws.org

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